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Premiers résultats du Baromètre Villes Cyclables 2019
Début octobre, la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) lançait la deuxième édition du Baromètre des Villes Cyclables. Alors que la consultation s’achevait ce samedi 30 novembre, en avant-première, la FUB a déjà partagé la cartographie des “points noirs” du déplacement à vélo retenus par les répondants, ainsi que les voies de circulation que les cyclistes aimeraient voir rénovées. Retrouvez l’intégralité des résultats cartographiques à cette adresse : https://carto.parlons-velo.fr/
Les 184.000 réponses obtenues après 2 mois de consultation en font la plus grande enquête au monde jamais réalisée sur la mobilité vélo ! Notre agglomération cumule plus de 900 participations et les communes de Pau, Lons et Billère ont aisément franchi le palier des 50 réponses du public qui leur permet d’accéder à un classement à l’échelle nationale suivant leur catégorie (nombre d’habitants). La note accordée à chaque ville par ses usagers sera connue le 6 février 2020 à Bordeaux à l’occasion du prochain Congrès National de la FUB.
la plus grande enquête au monde jamais réalisée sur la mobilité vélo !
Pour les points noirs (en bleu sur la carte) et les voies à rénover (en rouge et orange), les avis convergent nettement sur certains secteurs où les usagers indiquent clairement ne pas être à l’aise, voire se sentent en danger dans leurs déplacements.
Certains grands points noirs identifiés courant 2017 ont été traités à l’occasion des travaux du BHNS Fébus
Il est intéressant de comparer ces résultats avec ceux obtenus lors de la première édition du Baromètre, que nous partagions en 2018 sur cet article de notre site internet . Certains grands points noirs identifiés courant 2017 ont été traités à l’occasion des travaux du BHNS Fébus. C’est le cas du Rond-Point de la Commune de Paris (Université) et plus généralement de tout l’axe Centre-ville / UPPA / Hôpital, qui a vu apparaître des pistes cyclables en grande partie isolées du trafic motorisé, et où le nombre de déplacements à vélo a grimpé en flèche. Pau à Vélo déplore néanmoins l’absence de plateaux ralentisseurs en périphérie des carrefours à sens giratoire et d’une signalisation précise indiquant les régimes de priorité qui s’y imposent. La rue Carnot, située dans la continuité de cet axe et identifiée comme point noir en 2017, sort également de la zone rouge. Cette importante voie pénétrante du centre-ville, pour laquelle nous réclamons une piétonisation (voir notre opération “Rue aux Enfants” du 21 septembre ), a connu un premier apaisement par la mise en place récente d’un sens unique, l’intégration en zone 30 et l’ajout d’une bande cyclable colorée dans le sens Sud-Nord.
En revanche, des secteurs identifiés à risque en 2017 le sont toujours deux ans après, preuve que la sécurité des usagers n’est pas toujours prise en compte par les aménageurs. Le boulevard Alsace-Lorraine, l’avenue Jean Mermoz et la rue du XIV juillet figuraient en bonne place parmi les préoccupations des usagers en 2017. C’est toujours le cas en 2019. Et ce sont plus particulièrement les grandes intersections, et les resserrements où le vélo ne bénéficie d’aucun aménagement, sur lesquels les répondants portent leur dévolu.
Pour sécuriser les cyclistes dans une zone à fort trafic, des bandes cyclables sous forme de peinture ne suffisent pas.
A la première place des points noirs figure l’intersection entre le boulevard Alsace-Lorraine et les Cours Lyautey et Dufau, pourtant rénovée en 2018. Les cyclistes s’y sentent en danger et les conflits sont quotidiens à cet endroit. On est en droit de parler de gaspillage, vu l’énergie et l’argent qui ont été consacrés aux travaux nécessaires pour le passage du BHNS à cette intersection. Pour sécuriser les cyclistes dans une zone à fort trafic, des bandes cyclables sous forme de peinture ne suffisent pas. Nous n’avons cessé de le répéter depuis le début de l’année : http://www.pauavelo.fr/blog/2019/alsace-lorraine-la-debacle-velo/ .
le Rond-Point du Souvenir Français (parc Expo), lui aussi récemment rénové à l’été 2019, sans aménagement cyclable.
Le 2e gros point noir est le Rond-Point du Souvenir Français (parc Expo), lui aussi récemment rénové à l’été 2019, sans aménagement cyclable autre que les « sas vélo » désormais obligatoires et encore méconnus de beaucoup d’automobilistes. Des accidents sur cyclistes et piétons ont d’ailleurs eu lieu depuis la réfection de ce sens giratoire, preuve qu’un apaisement de la circulation s’y impose.
les alertes sont fréquentes sur le danger de la rue Marca dans le sens de la montée jusqu’à la place Gramont.
Au sud de la ville, c’est le Pont du XIV juillet et la rue Marca qui retiennent toute l’attention des usagers. De graves accidents ont déjà eu lieu au débouché de la place de la Monnaie, les cyclistes réclament des aménagements pour franchir le gave de Pau en sécurité, et les alertes sont fréquentes sur le danger de la rue Marca dans le sens de la montée jusqu’à la place Gramont, où l’étroitesse des voies ne permet pas le dépassement. Voir le récit dans cet article qui fait froid dans le dos .
Les accidents sont heureusement peu fréquents, mais l’inconfort ressenti sur ce parcours, pourtant essentiel pour accéder à la ville par le sud, est tel que rares sont les cyclistes à s’y aventurer. Beaucoup optent encore pour la voiture (et ses nuisances) face au niveau zéro de sécurité proposé sur cet axe XIV juillet / Marca.
La rue Castetnau fait une entrée fracassante
La rue Castetnau fait une entrée fracassante dans la liste des axes que les usagers aimeraient voir rénover. Mais nous nous y attendions et, comme pour le pont du XIV juillet, l’association Pau à Vélo se prépare à présenter aux candidats aux élections municipales des revendications assez radicales pour ces points noirs visant à y apaiser les mobilités actives au sens large (piétons, cyclistes, PMRs, etc).
Parmi les intersections à haut risque, on retrouve aussi le Rond-Point des Combattants Français (dont nous parlions déjà ici ) et son voisin lonsois de la Porte des Pyrénées (à l’intersection du Boulevard de l’Europe et de l’avenue Santoña), ainsi que le carrefour entonnoir où se rejoignent l’avenue du Général de Gaulle et le boulevard Alsace-Lorraine. Une rénovation complète est à prévoir.
Les demandes, émanant probablement des salariés du CSTJF, sont aussi très nombreuses sur l’avenue Péboué
Les usagers aimeraient également bénéficier d’aménagements sécurisés sur les grandes pénétrantes que sont la route de Bordeaux (Jean Mermoz) et la route de Bayonne depuis le rond-point de l’Europe à Lescar. Les demandes, émanant probablement des salariés du CSTJF, sont aussi très nombreuses sur l’avenue Péboué, pour parer à l’absence de continuité entre les Allées de Morlaàs et l’avenue Larribau.